dimanche 27 décembre 2009

La complexité des simplifications - Java

Le titre « La complexité des simplifications » appartient à une personne que j'avais rencontré il y a une dizaine d'années dans le champ des organismes de la sécurité sociale.
Depuis, j'ai retrouvé ce « concept ou objectif » dans divers domaines, par exemple en informatique, mais il y en a d'autres.

J'ai programmé en Fortran (il y a longtemps), en VisualBasic (intégré à Excel) et quelques autres langages.

Depuis 3 ans je fais du Java, du Struts et du Javascript avec un serveur Tomcat dans Eclipse. Je fais ça de manière épisodique pour la maintenance d'un outil qui fonctionne sur internet. J'ai fait de l'auto-formation à partir d'un programme développé par un collègue et en utilisant la documentation sur internet et les forums. J'ai à peu près toujours trouvé une solution pour obtenir ce que je voulais mais ...

Eclipse et Tomcat sont très biens. Il y a des tutoriaux bien faits, y compris en français.

En revanche, Java et Struts représentent des sommets dans l'art de la complexité - je ne suis même pas sûr que la législation soit plus compliquée !
Si j'ai bien compris, un des objectifs des concepteurs de Java était d'obliger les développeurs à faire une programmation «propre». Malheureusement, ça ne veut pas dire simple ... le résultat c'est qu'on passe beaucoup de temps à chercher les explications de messages plus ou moins en rapport avec ce qu'on veut faire.

On dit que les grands esprits se rencontrent. Ce que je vois est un peu différent. Plusieurs esprits créatifs essaient de résoudre un problème plus ou moins identique au même moment. Les mieux organisés vont construire une solution relativement générique (une bibliothèque de fonctions, mais le must serait plutôt maintenant un «framework» ... c'est à dire des fonctions plus une couche spécifique d'enrobage).
Le résultat ? une grande perplexité pour ceux qui ne sont pas tombés dedans quand ils étaient tout petits.
Quant à la sécurité induite par la «propreté» ... il n'y a que les obsédés anti-Microsoft pour y croire.

mercredi 23 décembre 2009

Les garçons victimes du sexisme ?

Evidemment, les premières victimes du sexisme sont les filles et les femmes.

La question est de savoir si les stéréotypes masculins et l'élitisme de l'éducation ne conduisent pas soit à «casser» les garçons soit à en faire des technocrates ... finalement assez stupides - même s'ils ont réussi une grande école. Il n'y a qu'à voir l'état actuel de nos sociétés et de l'économie, notamment l'enchaînement des crises, pour se rendre que les dirigeants sont loin d'être parfaits. Le plus désespérant étant que manifestement les expériences, les échecs, ne sont pas analysés.

Il n'y a pas de droit à l'erreur. Soit il faut trouver un coupable, soit le dirigeant qui reconnaît son erreur est viré. Le mécanisme pédagogique de l'apprentissage n'est pas accepté.

Le problème est que ce fonctionnement semble appliqué à l'éducation des petits garçons, par la famille et par l'école. L'école n'est pas un lieu hors du temps et de la société et les enseignant(e)s sont eux-mêmes porteurs d'une éducation et des stéréotypes qui leur ont été transmis par leur famille et l'école.

Quelques références - outre le site « Olympe et le plafond de verre » :

vendredi 18 décembre 2009

Management ... fin

Pourquoi, si j'ai de si bons souvenirs du PCF, l'ai-je quitté en 1978 ?

Pour mémoire, à l'automne 1977, la direction du PCF a lancé une campagne pour mettre à jour le programme commun de gouvernement. En fait, elle a essayé un bras de fer avec le PS dans la perspective des législatives qui se sont tenues au printeps 1978 ... et elle l'a perdu et a probablement entraîné la défaite de la Gauche à l'époque.

Ce que je n'ai pas admis, c'est l'explication apportée à la défaite. Le parti n'était pas «responsable», mais c'était la faute du PS qui n'était pas assez à gauche !
Pour moi, ce déni de responsabilité n'était pas admissible. On ne peut pas prétendre être révolutionnaire et en même temps affirmer qu'on n'est pas responsable de ce que l'on fait.

Je reconnais bien volontiers qu'une explication honnête aurait été difficile ... mais de toutes façons c'était aussi le début de la fin.
Ensuite, début 1979, il y a eu un épisode que j'ai trouvé assez drôle : la direction du PCF a lancé un débat interne* sur le thème : «la parole est à la base, proposez vos idées» mais dans les réunions auxquelles j'ai assisté la majorité des camarades demandaient «quelles sont les propositions de la direction, quelle est la ligne du parti ?». Beau dialogue de sourds !

*) je n'étais plus «encarté», mais j'ai participé à qqs réunions.

mercredi 16 décembre 2009

Management V

L’intellectuel collectif … et intelligent*.

Pendant ces années de militantisme au PCF, je pense avoir rencontré (et participé à) un intellectuel collectif.
Toutefois, il y a quelques conditions :
- partager un objectif commun. Les polémiques avec les gauchistes, par exemple, ne m’ont jamais apporté sur le contenu de la réflexion,
- un nombre minimal de personnes acceptant de réfléchir de manière ouverte «à haute voix ? » . Autrement dit, il y a un effet de seuil,
- je pense mais je n’en suis pas sûr, qu’il faut aussi avoir la volonté collective d’agir. Ce qui n’est qu’une des facettes de l’objectif commun ? En tout cas, discuter pour discuter me semble beaucoup moins productif.

Dans un contexte différent, longtemps après, j’ai pu travailler dans des intellectuels collectifs, voire faire fonctionner une équipe de chefs de projet sur ce mode. A ma connaissance, nous nous en étions bien trouvés, sauf un ou deux qui étaient insécurisés**.

*) il y a assez d’ “idiot collectif”.
**) dans le PCF, il y avait aussi des camarades qui ne souhaitaient que «appliquer la ligne du Parti». Complexe d’infériorité ? Peur du risque et, surtout, de la remontrance ? … la suite à propos de l’éducation.

Outils informatiques et informaticiens

Faut-il être informaticien pour savoir utiliser les logiciels (les outils informatisés) ?

En fait, il faudrait définir plus précisément ce que sont les informaticiens.
Dans ce message, ce sont les développeurs, ceux qui réalisent les outils.
J'ai fait ce métier pendant une dizaine d'années, de 70 à 79 (programmation en fortran).

Ensuite, je me suis trouvé en position d'utiliser des outils informatiques, y compris ceux que j'avais réalisé.
Et là, grande découverte, j'avais changé de point de vue. Ce qui me paraissait évident comme développeur, l'était beaucoup moins comme usager. Par exemple, dans les outils que j'avais fait, j'avais utilisé un même mot pour nommer des fonctions différentes en fonction du contexte. Devenu usager, je me suis rendu compte qu'un mot ne devait être associé qu'à une seule fonction, sinon il y avait ambiguïté parce que l'usager ne baigne pas dans le contexte du développement mais un autre contexte qu'on peut qualifier de «métier».

Ultérieurement, j'ai fait de l'assistance aux usagers. C'est une expérience très formatrice si l'exercice permet de prendre du recul. Je pense que mes expériences antérieures m'ont permis de comprendre des situations qui restent inaccessibles à celui qui n'a pas changé de fonctions et donc de points de vue sur une situation donnée. Par exemple, sur la gestion du stress.
Développer une application nécessite du temps, de quelques jours à quelques semaines, voire plus. On ne commence pas une nouvelle étape à la fin d'une journée, au contraire, on va profiter de l'immanence* pour laisser le cerveau résoudre les problèmes sur lesquels on bute (à cause de la fatigue ?).
En revanche, un usager avec des échéances quasi-immédiates doit terminer le travail avant de pouvoir partir. Je me rappelle d'échanges du genre
«- j'ai un petit problème, est-ce que tu pourrais m'aider ?
- t'as vu l'heure ? ça peut bien attendre demain ?
- merci ! »
générant un ressentiment certain ... je m'en souviens encore !

Donc, quand j'ai fait de l'assistance, j'essayais d'être disponible aux moments opportuns. Parfois, il suffisait de laisser l'usager exprimer son souci ... pour que la solution lui apparaisse toute seule ... et qu'il m'en remercie :-)

*) voir management IV

dimanche 13 décembre 2009

Peut-on éviter d'être raciste ?

J'ai dit ailleurs être «né [...] dans une famille communiste d’instituteurs avec, donc, beaucoup d’idéalisme».
Les grands principes, le culte de la libération des peuples opprimés ne sont pas exempts d'une certaine naïveté et, paradoxe ?, d'une certaine condescendance.
La forme la plus dangereuse de cette condescendance est la volonté, très commune tant qu'on n'a pas eu à assumer la co-responsabilité quotidienne d'une famille, de faire le bonheur des autres malgrè eux. Dans nos sociétés, très protégées pour une bonne part de la population, cette non conscience de la réalité peut durer longtemps.
J'ai découvert une forme insidieuse : il y a quelques années, pendant un journal télévisé présentant un Gouvernement d'Afrique noire, je me suis rendu compte que ces ministres noirs ne me semblaient pas crédibles. Résultat d'un bourrage de crâne médiatique sur les fantoches, la FrançAfrique ? probablement ... mais pas seulement. Le romantisme «révolutionnaire» français a aussi baigné dans un enseignement où la France était le centre du Monde et donc moi, Français, suis quelque part un être un peu supérieur aux autres ?

Avez-vous remarqué que les planisphères sont centrées sur le pays de leur éditeur ?

vendredi 11 décembre 2009

C'est quoi l'ambition ?

Cette question me turlupine depuis ce matin (c'est la faute de mon médecin, il m'a prescrit la marche à pied et c'est le genre d'activité d'où je reviens avec des questions et des idées).

Est-ce que c'est nécessairement individuel?
Est-ce que le souci du travail bien fait en fait partie?
Est-ce qu'on peut avoir l'ambition de bien servir une cause collective?

Est-ce qu'il est «normal» de marcher sur la tête du voisin, du collègue, du subordonné?
Dans le monde tel qu'il est, est-ce qu'il est possible de réussir seul?

Pour ce soir ça suffit.

L'ENA, lessiveuse de talents ?

A la fin des années 80, un collègue, jeune économiste de talent, m'avait expliqué que l'ENA, en attirant les meilleurs des esprits «littéraires», avait asséché une grande partie de l'intelligence française.

La question n'est plus est-ce que c'est vrai? mais plutôt comment en sortir?

Je propose une réponse : allez visiter le blog de Paul Jorion.

Heureusement, aussi, Canal+ existe et a permis l'éclosion des Guignols de l'info, Jamel Debbouze, Omar et Fred et combien d'autres.

jeudi 10 décembre 2009

Management IV

Le parti de masse ... comment manoeuvrer un paquebot ?

En 1973, si mes souvenirs sont bons, après avoir «inventé» le programme commun, le Parti a d'abord lancé une campagne de comm pour crédibiliser l'Union de la Gauche. Non sans qqs réticences de vieux militants qui accusaient les socialistes d'être des traitres - par nature.

Ensuite, il a du y avoir une élection législative. Les résultats aux partielles, les sondages montraient que l'Union de la gauche profitait au PS. Donc, à qqs semaines de l'échéance, changement de cap: l'Union oui, mais le Parti c'est le meilleur pilier. Les réfractaires à l'alliance avec le PS s'en sont donné à coeur joie ... et de taper à bras raccourci sur les sociaux-traitres.

Le résultat, sauf erreur, a été un recul du Parti: finalement nous avions peut-être commencé à scier notre branche.

Mais les leçons que j'en tire c'est:
- que le parti n'était certainement pas le monolithe (ou le paquebot) que certains prétendaient,
- que Nicolas Sarkozy et ses conseillers ne sont pas de meilleurs tacticiens que les dirigeants du PCF (voir le débat sur l'identité nationale qui leur revient dans la figure),
- qu'il est très difficile de mener une politique «dialectique*».

Je n'ai pas de solution, en revanche je pense que les blogs permettent des débats beaucoup plus riches, réfléchis et constructifs que les discussions orales même structurées.
J'ai assisté hier à un cours de philo** dont l'un des thèmes était l'immanence ou l'art de laisser le cerveau faire cuire les idées à feu doux pour tirer le meilleur.
Le PCF- celui que j'ai connu et pratiqué - était un intellectuel collectif, peut-être que si les blogs avaient existé aurait-il été plus efficace?

*) au sens: gérer des contradictions secondaires.
**) vous aurez les références dès que mon copain me les aura données ... j'ai oublié.

mercredi 9 décembre 2009

Management III

Fin 1973, en octobre je crois, le PCF était à l'offensive sur le programme commun et l'union de la gauche.

Une manifestation importante avait été organisée et avait obtenu un beau succès (je ne sais plus la date exacte - un mercredi d'octobre? - ni le thème).
Le soir ou le lendemain, il y avait une réunion du comité fédéral de Paris, où j'avais été élu qqs mois avant. J'étais donc un jeune blanc bec pour la centaine des autres camarades chevronnés (dont Paul Laurent, Henri Fiszbin ...).

La veille de la réunion, j'avais entendu à la radio une brève sur des problèmes aux Pays-Bas à propos du pétrole (sur les prix ou sur des restrictions?).
J'ai eu l'intuition que le thème du pétrole pouvait être repris par la droite française pour reprendre l'initiative dans la bataille des idées. J'en ai discuté dans la journée avec un collègue (JOA) qui m'avait encouragé à porter cette intuition au comité fédéral.

Au milieu du débat où les propos étaient globalement de l'auto-satisfaction sur la réussite de la manif, j'ai demandé la parole et ai dit qq chose comme "Et si maintenant les médias lancent une campagne sur le thème du pétrole cher et rare, qu'est-ce qu'on fait?".
Silence dans la salle, puis la discussion a repris son cours. Le blanc bec ne pouvait pas être entendu?

Hier soir, j'ai entendu C. Allègre sur Canal+. Il a dit que la collectivité scientifique ne doit pas fonctionner par consensus (qq chose comme ça).
Je pense qu'il a totalement raison et que la censure, l'auto-censure (parfois simplement la peur du ridicule) font perdre un temps considérable dans la réflexion collective et la prise des meilleurs décisions possibles.

mardi 8 décembre 2009

Management II

Les élections au PCF.

De ce que j'en ai connu, il est vrai que c'était plutôt un système de cooptation.

En revanche, le système visait à préserver les équilibres en fonction du milieu social local:
- par exemple "quotas" de femmes, de jeunes,
- camarades expérimentés et promotion de nouveaux militant(e)s reconnu(e)s pour leur engagement et leur dynamisme.

Il y avait un risque de sclérose, notamment dans les cellules de quartier tenues depuis parfois des décennies par les mêmes (Maman Canard pourra vous raconter son vécu).
Dans la cellule et la section d'entreprise où j'ai milité dans les années 70 ce système a été efficace. La conception du Parti qui y régnait était celle d'un outil politique au service d'une cause commune.

La commision des candidatures présentait à la fin de ses discusions une liste.
Effectivement, il n'y avait pratiquement jamais de candidat libre ou auto-présenté ou représentant un courant*.
Mais il n'y avait jamais non plus de battu, pas d'amertume, de discussions orageuses et malheureusement médiatisées comme en voit depuis qqs années dans le PS.

*) le fonctionnement du centralisme démocratique n'interdisait pas qu'un camarade n'ayant pas voté la ligne majoritaire soit élu. Il avait eu le droit d'exprimer son opinion, s'il était élu il était tenu d'appliquer les décisions majoritaires. Il y a eu des exceptions notables et célèbres, mais seuls qqs «pointures» se le sont permis.

Tomcat et Struts pour les nuls

Il y a qqs années j'ai eu droit à des présentations de Tomcat (serveur d'application) et de Struts (framework structuré) par des experts démontrant à la fois leur compétence et le besoin que nous, pauvres ignares, avions d'eux.

Depuis, j'ai un peu bricolé avec ces outils.

D'après ce que j'ai compris à l'usage, Tomcat est un moteur qui s'appuie sur une machine Java pour gérer des entrées/sorties et faire fonctionner des modules de gestion ou de calcul.

Comme les navigateurs (IE, Fierefox, etc.), outils de plus en plus puissants, sont essentiellement chargés de convertir du HTML en écrans de texe lisibles par les internautes, il faut que les réponses en sortie de Tomcat soient du HTML qui sera donc interprété par le navigateur.

Struts fournit une certain nombre de fonctions pour faciliter la génération du code HTLM (éviter de réinventer l'eau tiède pour chaque appli) et y placer au bon endroit les résultats provenant des programmes Java.

C'est très puissant et plutôt bien fait.

Ce que j'ai fini par comprendre et sauf erreur de ma part, c'est que les principes de cette technologie existent, au moins, depuis les années 70. J'ai utilisé des logiciels comme Argos-C (créé par l'INSEE) et Troll (MIT) - mais il y en a certainement beaucoup d'autres - contenant des fonctions «macro» dont le but était de générer du code en fonction de paramètres à partir d'un noyau fonctionnel plus ou moins simple.

lundi 7 décembre 2009

Management I

J'ai été militant du PCF. En 1973, j'ai été «élu»* au comité fédéral de Paris.

Parmi les tâches demandées à un militant de ce niveau de responsabilité, il y avait celle de «suivre» une section, c'est à dire de 10 à 20 cellules et de 100 à 200 adhérents.
En fait, il s'agissait d'un (véritable) travail de coaching de la petite équipe chargée d'animer la section.

On a beaucoup parlé de «l'oeil de Moscou» au niveau internantional, je ne sais pas dans quelle mesure c'était vrai, mais le souvenir que j'ai de ce suivi n'est pas du tout celui-là.

Le travail, en général en fin de soirée, était d'aider le secrétaire de la section (le chef local) à s'organiser et à prendre un peu de recul entre les multiples commandes qui tombaient de l'étage supérieur, toutes plus politiquement urgentes et justifiées les une que les autres.

C'était très formateur pour le «suiveur».

*) j'y reviendrai.

dimanche 6 décembre 2009

La peur du ridicule peut tuer

Dans un livre intitulé, je crois*, « Les décision absurdes » il y a la description des circonstances qui avaient conduit à l'explosion d'une navette américaine à la fin des années 80. Un technicien ou un ingénieur avait noté qu'en cas de baisse de la température ambiante en-dessous d'un certain seuil, il y avait un risque de malfonctionnement d'un composant. Estimant que cette donnée était connue des autres experts et que le leur rappeler - alors qu'un phénomène climatique était annoncé - aurait pu le ridiculiser, il décida de n'en rien faire ce qui s'avéra catastrophique.

J'ai travaillé dans un milieu - heureusement sans danger mortel - où la chaîne hiérarchique en pratiquant censure et auto-censure laisse perdurer la prise de mauvaises désions. Les raisons invoquées sont « ils (les décideurs) savent bien ce qu'ils font », « ce n'est pas à nous de faire remonter les retours d'expérience négatifs ». J'ai entendu évoquer « la peur du ridicule », mais peut-être simplement ne veulent-ils pas être les messagers annonçant les mauvaises nouvelles.

Pauvre France où ses serviteurs ont plus peur de la colère d'un ministre que de laisser échouer un projet.

*) il va falloir décidément que je range ma bibli ... mais j'ai peut-être prêté ce livre.

L'essence de l'homme

Je n'ai pas fait d'études philosophiques approfondies, j'ai une culture limitée en ce domaine.
Par exemple, je n'avais pas réfléchi de manière structurée sur les thèmes abordés par Paul Jorion sur son blog et dans 2 de ses livres (La transmission des savoirs et Comment la vérité et la réalité furent inventées).

En revanche, j'avais lu un livre de Garaudy sur l'humanisme (je citerai mes sources quand j'aurai fait le ménage dans ma bibliothèque) et j'ai gardé en mémoire la thèse de Marx qui était le pivot de ce livre :
« L'essence de l'homme est l'ensemble des rapports sociaux ».

Il me semble que c'est un outil fondamental pour poser les problèmes sociaux.
J'ai travaillé ces dernières années dans le domaine de la formation professionnelle, notamment les formations en alternance.
Les discussions sur ce sujet achoppent sur un point crucial à mon avis : est-ce que c'est l'apprenti qui est au coeur du sujet ou, comme j'en ai la conviction, le coeur est-il un triangle formé par l'apprenti, le tuteur et le formateur. Et, si c'est un triangle, est-ce que sont les sommets (les individus) ou les côtés (au sens relations dialectiques «marxistes») qui forment ce coeur.

Différence fondamentale dans la manière d'aborder le sujet.
J'y reviendrai.

samedi 5 décembre 2009

Formation aux dépens

Quand j'ai pris des responsabilités syndicales, dans les année 70, j'avais la trentaine et aucune expérience en matière de gestion de conflit entre personnes.

Un jour, deux collègues dactylos et adhérentes du syndicat m'avaient expliqué qu'elles avaient des conditions de travail qu'elles ne pouvaient plus supporter.
Plein d'illusions sur mon «pouvoir et ma légitimité» je les ai assuré que nous allions régler la situation.
Nous avons rencontré leur responsable.
J'ai cru que je pouvais parler en leur nom. J'ai, donc, pris la parole pour lui expliquer dans quelle situation inacceptable elles se trouvaient.
A la fin, il s'est tourné vers elles pour leur demander leur avis : « heu, c'est pas très grave, c'est seulement quelques minutes de temps en temps ... ».

Goguenard, il s'est tourné vers moi ... j'étais mal.

La leçon ayant été administrée et reçue, quand ensuite j'ai accompagné des collègues, je leur ai toujours laissé exposer eux-mêmes leur problème ou leur demande.
En revanche, j'ai toujours essayé de les convaincre qu'ils ne pouvaient pas menacer de faire quelque chose qu'ils ne pourraient pas assumer.
Notamment, si vous dîtes « c'est ça ou je m'en vais » il faut vous attendre à entendre « mais faites donc ... je ne peux pas vous retenir ».

vendredi 4 décembre 2009

La logique des billes

Il y a assez longtemps j'ai donné des cours particuliers à une jeune fille qui, en échange, venait faire du baby-sitting.

Un jour, le problème portait sur la quantité de mouvement.
Je n'arrivais pas à lui expliquer que cette théorie était issue de l'observation.

J'ai donc pris 2 billes, les ai lancé l'une contre l'autre et lui ai montré les trajectoires après le choc (quand j'avais réussi mon lancer!).
« tu vois, à partir de l'observation, suivant l'angle de choc, il y a des cas où la quantité de mouvement est totalement transférée à l'autre bille » (le «carreau» à la pétanque!).

Elle, superbe, m'a répondu  « c'est pas logique ».

jeudi 3 décembre 2009

La patate chaude

Quand j'ai fait moi-même chef, pendant 3 ans, les collègues ont assez rapidement essayé de m'expliquer les règles du jeu de la patate chaude.

Finalement, je n'ai jamais su y jouer. J'ai toujours arrêté la patate ... quand je n'ai pas essayé d'attraper celle qui circulait en apesanteur (j'ai du confondre avec le pompon des manèges).

Donc, ils n'étaient pas trop contents que je ramène des projets pas toujours crédibles, mais qui nécessiteraient de toute façon au moins un dossier de refus.
J'ai aussi découvert le «projet-testament». L'idée géniale que quelqu'un, partant d'un service, vient exposer aux suivants et aux équipes de réalisation. Heureusement, les livres de méthodes sont pleins d'exemples pour montrer que dans ce cas là, on est sur de se planter.

Après un conflit (voir le post sur «Mobilité et choix des chefs») qui s'est terminé quand mon équipe a été prise en otage, je suis parti vers des aventures beaucoup plus politiques.
Question gestion de projet ... c'est du pareil au même! Il faut faire vite, on ne consulte pas une partie des acteurs, notamment les petites mains, on se retrouve avec un fatras de lois, de réglementations plus ou moins contradictoires, applicables.
Le «must» c'est la simplification. Ah, la simplification des procédures! Vous simplifiez (en français cela veut dire que vous remplacez un texte technique et lourd par un texte plus littéraire mais générant des ambiguïtés sources d'interprétation et de jurisprudence locales) et pendant ce temps là, d'autres continuent sans concertation (trop facile!) à produire des lois et réglements à partir du texte initial.

Le problème c'est que les gens, ceux qui travaillent, les citoyens, etc. ne comprennent pas que la vie est issue des codes. Ils croient, ces idiots, que ce sont Papa et Maman qui ont échangé un baiser et des gamètes.
C'est comme en informatique, s'il n'y avait pas d'usagers ou de clients, la vie des concepteurs et des développeurs serait beaucoup plus simple.
 Non ?

Femmes fiables ?

Mon médecin les jugent «droites».
On pourrait dire courageuses.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on parle d'un homme chef, souvent la première qualité citée c'est : il est sympa! pas efficace, compétent, non, sympa. A l'expérience, cela veut dire souriant quand tout va bien, absent dès qu'il y a un début de soupçon de souci.

En revanche, les femmes chef que j'ai connu (4 ou 5 en direct) n'étaient pas particulièrement sympa. Certaines étaient assez brutales, mais j'ai toujours trouvé l'écoute, la possibilité de discuter au fond des dossiers, de vrais conseils sur la méthode, les priorités et la pertinence des idées proposées. Donc compétentes et efficaces.

Quand on aime, comme moi, proposer et passer à la réalisation, cela fait une sacrée différence! Une pile de «pieds nickelés» faisant fonction de chefs m'a parlé récemment de la sécurité qu'ils pouvaient m'apporter, mais leur principal souci était de construire un «tunnel de parapluies». En fait de sécurité, cela revient à dire : si tu ne fais rien, nous te couvrons ; si tu agis, nous nous couvrons.

Ma femme me dit que les femmes des jeunes générations ressemblent de plus en plus aux hommes. Il ne peut pas y avoir eu de transformation génétique en une ou deux génération(s). Probablement, le filtre s'est élargi et les jeunes femmes (souvent sans encore d'enfant maintenant) n'ont pas eu à affronter les mêmes obstacles et n'ont plus le même vécu. Comme dit le dicton, il y a toujours du moins bien dans le mieux (formule non vérifiée).