J'ai été militant du PCF. En 1973, j'ai été «élu»* au comité fédéral de Paris.
Parmi les tâches demandées à un militant de ce niveau de responsabilité, il y avait celle de «suivre» une section, c'est à dire de 10 à 20 cellules et de 100 à 200 adhérents.
En fait, il s'agissait d'un (véritable) travail de coaching de la petite équipe chargée d'animer la section.
On a beaucoup parlé de «l'oeil de Moscou» au niveau internantional, je ne sais pas dans quelle mesure c'était vrai, mais le souvenir que j'ai de ce suivi n'est pas du tout celui-là.
Le travail, en général en fin de soirée, était d'aider le secrétaire de la section (le chef local) à s'organiser et à prendre un peu de recul entre les multiples commandes qui tombaient de l'étage supérieur, toutes plus politiquement urgentes et justifiées les une que les autres.
C'était très formateur pour le «suiveur».
*) j'y reviendrai.
lundi 7 décembre 2009
dimanche 6 décembre 2009
La peur du ridicule peut tuer
Dans un livre intitulé, je crois*, « Les décision absurdes » il y a la description des circonstances qui avaient conduit à l'explosion d'une navette américaine à la fin des années 80. Un technicien ou un ingénieur avait noté qu'en cas de baisse de la température ambiante en-dessous d'un certain seuil, il y avait un risque de malfonctionnement d'un composant. Estimant que cette donnée était connue des autres experts et que le leur rappeler - alors qu'un phénomène climatique était annoncé - aurait pu le ridiculiser, il décida de n'en rien faire ce qui s'avéra catastrophique.
J'ai travaillé dans un milieu - heureusement sans danger mortel - où la chaîne hiérarchique en pratiquant censure et auto-censure laisse perdurer la prise de mauvaises désions. Les raisons invoquées sont « ils (les décideurs) savent bien ce qu'ils font », « ce n'est pas à nous de faire remonter les retours d'expérience négatifs ». J'ai entendu évoquer « la peur du ridicule », mais peut-être simplement ne veulent-ils pas être les messagers annonçant les mauvaises nouvelles.
Pauvre France où ses serviteurs ont plus peur de la colère d'un ministre que de laisser échouer un projet.
*) il va falloir décidément que je range ma bibli ... mais j'ai peut-être prêté ce livre.
J'ai travaillé dans un milieu - heureusement sans danger mortel - où la chaîne hiérarchique en pratiquant censure et auto-censure laisse perdurer la prise de mauvaises désions. Les raisons invoquées sont « ils (les décideurs) savent bien ce qu'ils font », « ce n'est pas à nous de faire remonter les retours d'expérience négatifs ». J'ai entendu évoquer « la peur du ridicule », mais peut-être simplement ne veulent-ils pas être les messagers annonçant les mauvaises nouvelles.
Pauvre France où ses serviteurs ont plus peur de la colère d'un ministre que de laisser échouer un projet.
*) il va falloir décidément que je range ma bibli ... mais j'ai peut-être prêté ce livre.
L'essence de l'homme
Je n'ai pas fait d'études philosophiques approfondies, j'ai une culture limitée en ce domaine.
Par exemple, je n'avais pas réfléchi de manière structurée sur les thèmes abordés par Paul Jorion sur son blog et dans 2 de ses livres (La transmission des savoirs et Comment la vérité et la réalité furent inventées).
En revanche, j'avais lu un livre de Garaudy sur l'humanisme (je citerai mes sources quand j'aurai fait le ménage dans ma bibliothèque) et j'ai gardé en mémoire la thèse de Marx qui était le pivot de ce livre :
« L'essence de l'homme est l'ensemble des rapports sociaux ».
Il me semble que c'est un outil fondamental pour poser les problèmes sociaux.
J'ai travaillé ces dernières années dans le domaine de la formation professionnelle, notamment les formations en alternance.
Les discussions sur ce sujet achoppent sur un point crucial à mon avis : est-ce que c'est l'apprenti qui est au coeur du sujet ou, comme j'en ai la conviction, le coeur est-il un triangle formé par l'apprenti, le tuteur et le formateur. Et, si c'est un triangle, est-ce que sont les sommets (les individus) ou les côtés (au sens relations dialectiques «marxistes») qui forment ce coeur.
Différence fondamentale dans la manière d'aborder le sujet.
J'y reviendrai.
Par exemple, je n'avais pas réfléchi de manière structurée sur les thèmes abordés par Paul Jorion sur son blog et dans 2 de ses livres (La transmission des savoirs et Comment la vérité et la réalité furent inventées).
En revanche, j'avais lu un livre de Garaudy sur l'humanisme (je citerai mes sources quand j'aurai fait le ménage dans ma bibliothèque) et j'ai gardé en mémoire la thèse de Marx qui était le pivot de ce livre :
« L'essence de l'homme est l'ensemble des rapports sociaux ».
Il me semble que c'est un outil fondamental pour poser les problèmes sociaux.
J'ai travaillé ces dernières années dans le domaine de la formation professionnelle, notamment les formations en alternance.
Les discussions sur ce sujet achoppent sur un point crucial à mon avis : est-ce que c'est l'apprenti qui est au coeur du sujet ou, comme j'en ai la conviction, le coeur est-il un triangle formé par l'apprenti, le tuteur et le formateur. Et, si c'est un triangle, est-ce que sont les sommets (les individus) ou les côtés (au sens relations dialectiques «marxistes») qui forment ce coeur.
Différence fondamentale dans la manière d'aborder le sujet.
J'y reviendrai.
samedi 5 décembre 2009
Formation aux dépens
Quand j'ai pris des responsabilités syndicales, dans les année 70, j'avais la trentaine et aucune expérience en matière de gestion de conflit entre personnes.
Un jour, deux collègues dactylos et adhérentes du syndicat m'avaient expliqué qu'elles avaient des conditions de travail qu'elles ne pouvaient plus supporter.
Plein d'illusions sur mon «pouvoir et ma légitimité» je les ai assuré que nous allions régler la situation.
Nous avons rencontré leur responsable.
J'ai cru que je pouvais parler en leur nom. J'ai, donc, pris la parole pour lui expliquer dans quelle situation inacceptable elles se trouvaient.
A la fin, il s'est tourné vers elles pour leur demander leur avis : « heu, c'est pas très grave, c'est seulement quelques minutes de temps en temps ... ».
Goguenard, il s'est tourné vers moi ... j'étais mal.
La leçon ayant été administrée et reçue, quand ensuite j'ai accompagné des collègues, je leur ai toujours laissé exposer eux-mêmes leur problème ou leur demande.
En revanche, j'ai toujours essayé de les convaincre qu'ils ne pouvaient pas menacer de faire quelque chose qu'ils ne pourraient pas assumer.
Notamment, si vous dîtes « c'est ça ou je m'en vais » il faut vous attendre à entendre « mais faites donc ... je ne peux pas vous retenir ».
Un jour, deux collègues dactylos et adhérentes du syndicat m'avaient expliqué qu'elles avaient des conditions de travail qu'elles ne pouvaient plus supporter.
Plein d'illusions sur mon «pouvoir et ma légitimité» je les ai assuré que nous allions régler la situation.
Nous avons rencontré leur responsable.
J'ai cru que je pouvais parler en leur nom. J'ai, donc, pris la parole pour lui expliquer dans quelle situation inacceptable elles se trouvaient.
A la fin, il s'est tourné vers elles pour leur demander leur avis : « heu, c'est pas très grave, c'est seulement quelques minutes de temps en temps ... ».
Goguenard, il s'est tourné vers moi ... j'étais mal.
La leçon ayant été administrée et reçue, quand ensuite j'ai accompagné des collègues, je leur ai toujours laissé exposer eux-mêmes leur problème ou leur demande.
En revanche, j'ai toujours essayé de les convaincre qu'ils ne pouvaient pas menacer de faire quelque chose qu'ils ne pourraient pas assumer.
Notamment, si vous dîtes « c'est ça ou je m'en vais » il faut vous attendre à entendre « mais faites donc ... je ne peux pas vous retenir ».
vendredi 4 décembre 2009
La logique des billes
Il y a assez longtemps j'ai donné des cours particuliers à une jeune fille qui, en échange, venait faire du baby-sitting.
Un jour, le problème portait sur la quantité de mouvement.
Je n'arrivais pas à lui expliquer que cette théorie était issue de l'observation.
J'ai donc pris 2 billes, les ai lancé l'une contre l'autre et lui ai montré les trajectoires après le choc (quand j'avais réussi mon lancer!).
« tu vois, à partir de l'observation, suivant l'angle de choc, il y a des cas où la quantité de mouvement est totalement transférée à l'autre bille » (le «carreau» à la pétanque!).
Elle, superbe, m'a répondu « c'est pas logique ».
Un jour, le problème portait sur la quantité de mouvement.
Je n'arrivais pas à lui expliquer que cette théorie était issue de l'observation.
J'ai donc pris 2 billes, les ai lancé l'une contre l'autre et lui ai montré les trajectoires après le choc (quand j'avais réussi mon lancer!).
« tu vois, à partir de l'observation, suivant l'angle de choc, il y a des cas où la quantité de mouvement est totalement transférée à l'autre bille » (le «carreau» à la pétanque!).
Elle, superbe, m'a répondu « c'est pas logique ».
jeudi 3 décembre 2009
La patate chaude
Quand j'ai fait moi-même chef, pendant 3 ans, les collègues ont assez rapidement essayé de m'expliquer les règles du jeu de la patate chaude.
Finalement, je n'ai jamais su y jouer. J'ai toujours arrêté la patate ... quand je n'ai pas essayé d'attraper celle qui circulait en apesanteur (j'ai du confondre avec le pompon des manèges).
Donc, ils n'étaient pas trop contents que je ramène des projets pas toujours crédibles, mais qui nécessiteraient de toute façon au moins un dossier de refus.
J'ai aussi découvert le «projet-testament». L'idée géniale que quelqu'un, partant d'un service, vient exposer aux suivants et aux équipes de réalisation. Heureusement, les livres de méthodes sont pleins d'exemples pour montrer que dans ce cas là, on est sur de se planter.
Après un conflit (voir le post sur «Mobilité et choix des chefs») qui s'est terminé quand mon équipe a été prise en otage, je suis parti vers des aventures beaucoup plus politiques.
Question gestion de projet ... c'est du pareil au même! Il faut faire vite, on ne consulte pas une partie des acteurs, notamment les petites mains, on se retrouve avec un fatras de lois, de réglementations plus ou moins contradictoires, applicables.
Le «must» c'est la simplification. Ah, la simplification des procédures! Vous simplifiez (en français cela veut dire que vous remplacez un texte technique et lourd par un texte plus littéraire mais générant des ambiguïtés sources d'interprétation et de jurisprudence locales) et pendant ce temps là, d'autres continuent sans concertation (trop facile!) à produire des lois et réglements à partir du texte initial.
Le problème c'est que les gens, ceux qui travaillent, les citoyens, etc. ne comprennent pas que la vie est issue des codes. Ils croient, ces idiots, que ce sont Papa et Maman qui ont échangé un baiser et des gamètes.
C'est comme en informatique, s'il n'y avait pas d'usagers ou de clients, la vie des concepteurs et des développeurs serait beaucoup plus simple.
Non ?
Finalement, je n'ai jamais su y jouer. J'ai toujours arrêté la patate ... quand je n'ai pas essayé d'attraper celle qui circulait en apesanteur (j'ai du confondre avec le pompon des manèges).
Donc, ils n'étaient pas trop contents que je ramène des projets pas toujours crédibles, mais qui nécessiteraient de toute façon au moins un dossier de refus.
J'ai aussi découvert le «projet-testament». L'idée géniale que quelqu'un, partant d'un service, vient exposer aux suivants et aux équipes de réalisation. Heureusement, les livres de méthodes sont pleins d'exemples pour montrer que dans ce cas là, on est sur de se planter.
Après un conflit (voir le post sur «Mobilité et choix des chefs») qui s'est terminé quand mon équipe a été prise en otage, je suis parti vers des aventures beaucoup plus politiques.
Question gestion de projet ... c'est du pareil au même! Il faut faire vite, on ne consulte pas une partie des acteurs, notamment les petites mains, on se retrouve avec un fatras de lois, de réglementations plus ou moins contradictoires, applicables.
Le «must» c'est la simplification. Ah, la simplification des procédures! Vous simplifiez (en français cela veut dire que vous remplacez un texte technique et lourd par un texte plus littéraire mais générant des ambiguïtés sources d'interprétation et de jurisprudence locales) et pendant ce temps là, d'autres continuent sans concertation (trop facile!) à produire des lois et réglements à partir du texte initial.
Le problème c'est que les gens, ceux qui travaillent, les citoyens, etc. ne comprennent pas que la vie est issue des codes. Ils croient, ces idiots, que ce sont Papa et Maman qui ont échangé un baiser et des gamètes.
C'est comme en informatique, s'il n'y avait pas d'usagers ou de clients, la vie des concepteurs et des développeurs serait beaucoup plus simple.
Non ?
Femmes fiables ?
Mon médecin les jugent «droites».
On pourrait dire courageuses.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on parle d'un homme chef, souvent la première qualité citée c'est : il est sympa! pas efficace, compétent, non, sympa. A l'expérience, cela veut dire souriant quand tout va bien, absent dès qu'il y a un début de soupçon de souci.
En revanche, les femmes chef que j'ai connu (4 ou 5 en direct) n'étaient pas particulièrement sympa. Certaines étaient assez brutales, mais j'ai toujours trouvé l'écoute, la possibilité de discuter au fond des dossiers, de vrais conseils sur la méthode, les priorités et la pertinence des idées proposées. Donc compétentes et efficaces.
Quand on aime, comme moi, proposer et passer à la réalisation, cela fait une sacrée différence! Une pile de «pieds nickelés» faisant fonction de chefs m'a parlé récemment de la sécurité qu'ils pouvaient m'apporter, mais leur principal souci était de construire un «tunnel de parapluies». En fait de sécurité, cela revient à dire : si tu ne fais rien, nous te couvrons ; si tu agis, nous nous couvrons.
Ma femme me dit que les femmes des jeunes générations ressemblent de plus en plus aux hommes. Il ne peut pas y avoir eu de transformation génétique en une ou deux génération(s). Probablement, le filtre s'est élargi et les jeunes femmes (souvent sans encore d'enfant maintenant) n'ont pas eu à affronter les mêmes obstacles et n'ont plus le même vécu. Comme dit le dicton, il y a toujours du moins bien dans le mieux (formule non vérifiée).
On pourrait dire courageuses.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on parle d'un homme chef, souvent la première qualité citée c'est : il est sympa! pas efficace, compétent, non, sympa. A l'expérience, cela veut dire souriant quand tout va bien, absent dès qu'il y a un début de soupçon de souci.
En revanche, les femmes chef que j'ai connu (4 ou 5 en direct) n'étaient pas particulièrement sympa. Certaines étaient assez brutales, mais j'ai toujours trouvé l'écoute, la possibilité de discuter au fond des dossiers, de vrais conseils sur la méthode, les priorités et la pertinence des idées proposées. Donc compétentes et efficaces.
Quand on aime, comme moi, proposer et passer à la réalisation, cela fait une sacrée différence! Une pile de «pieds nickelés» faisant fonction de chefs m'a parlé récemment de la sécurité qu'ils pouvaient m'apporter, mais leur principal souci était de construire un «tunnel de parapluies». En fait de sécurité, cela revient à dire : si tu ne fais rien, nous te couvrons ; si tu agis, nous nous couvrons.
Ma femme me dit que les femmes des jeunes générations ressemblent de plus en plus aux hommes. Il ne peut pas y avoir eu de transformation génétique en une ou deux génération(s). Probablement, le filtre s'est élargi et les jeunes femmes (souvent sans encore d'enfant maintenant) n'ont pas eu à affronter les mêmes obstacles et n'ont plus le même vécu. Comme dit le dicton, il y a toujours du moins bien dans le mieux (formule non vérifiée).
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